Comment combiner assurance vie et PER pour préparer sa retraite ?

Couple consultant une tablette numérique

Le PER (Plan d’Epargne Retraite) est conçu pour préparer sa retraite. L’assurance vie permet également de constituer un capital en vue de ses vieux jours. Choisir entre ces deux placements est inutile. Mieux vaut les cumuler ! Chacun présente un avantage fiscal et des atouts complémentaires aux contraintes de l’autre. Explications.

Assurance vie et PER : deux placements de long terme pour investir pour la retraite

800 euros nets par mois. C’est le montant moyen d’une pension de retraite versé par le régime général fin 2022, selon la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse). Investir permet de se constituer un revenu complémentaire pour financer ses projets de jeune retraité ou ses vieux jours. Deux produits de placements répondent à cet objectif d’investissement à long terme. Ils ouvrent droit à des avantages fiscaux, et se complètent.

Le PER (Plan d’Epargne Retraite) répond aux attentes des épargnants voulant « mettre de côté » tout au long de leur carrière professionnelle. Créé en 2019, ce placement permet de se constituer une épargne à son rythme, déblocable au moment de la retraite. L’assurance vie permet également d’investir à long terme, en répartissant ses versements entre le fonds en euros et les unités de compte. Dans un contrat multisupport, le premier garantit le capital, et les secondes permettent de dynamiser le potentiel de rendement en acceptant une part de risque de perte en capital. L’épargne investie reste disponible à tout moment, pour faire face à une dépense imprévue par exemple.

Pourquoi préparer sa retraite avec l’assurance vie

L’assurance vie est le placement préféré des Français. Avec un encours de près de 1 900 milliards d’euros, il totalise près de 33 % de leurs économies. Ce succès s’explique par sa souplesse. En effet, l’épargne investie reste disponible à tout moment. Le contrat multisupport permet de répartir ses versements entre le fonds en euros (sans risque de perte en capital) et de nombreuses unités de compte pour profiter du dynamisme des marchés financiers (en acceptant une part de risque). Des solutions de gestion (libre, sous mandat, déléguée…) permettent de faire appel à un professionnel de la finance pour déléguer la gestion de son contrat au fil du temps, ou au contraire pour choisir seul ses supports d’investissement. L’assurance vie permet d’investir à moyen ou long terme, par exemple en prévision de son départ à la retraite.

Autre avantage, l’assurance vie ouvre droit à un abattement fiscal. En effet, au-delà de 8 ans de détention, la fiscalité des plus-values devient intéressante lors de la déclaration de l’impôt sur les revenus. Chaque année, l’assuré bénéficie d’un abattement fiscal d’un montant de 4 600 euros (ou 9 200 euros pour un couple marié ou pacsé) sur les plus-values perçues lors de ses rachats (retraits d’une partie du capital). Les prélèvements sociaux restent dus.

L’assurance vie permet à l’épargnant de choisir la modalité de sortie du contrat. Il peut percevoir le montant total (capital versé et gains associés) sous forme de capital ou d’une rente viagère (ou les deux). Dans le cas de la rente viagère, le souscripteur reçoit une rente chaque mois, jusqu’à son décès. Cette décision est définitive et non modifiable. Cet inconvénient est contrebalancé par une fiscalité avantageuse. La part de rente viagère imposable diminue en effet en vieillissant, de 70 % du montant avant 50 ans à 30 % après 70 ans.

Le montant de la rente est calculé par l’assureur. Il se base notamment sur :

  • le montant du capital disponible à l’échéance du contrat,
  • l’espérance de vie de l’assuré.

Comment préparer sa retraite avec le PER

Comme son nom l’indique, le PER (Plan d’Epargne Retraite) est conçu pour préparer ses vieux jours. Comme pour l’assurance vie, les versements sont volontaires. Avec le PER MIF, le capital est investi en unités de compte ou en fonds en euros. Mais contrairement à l’assurance vie, les versements sur le PER restent bloqués jusqu’à la retraite. Il existe toutefois des motifs de déblocage anticipé, pour l’achat de sa résidence principale ou en cas d’aléas de la vie (décès du conjoint, surendettement, invalidité de l’assuré…).

Tant que le capital est bloqué, les gains ne sont pas fiscalisés. La fiscalité du PER permet à l’épargnant de réduire son impôt sur le revenu, à l’entrée ou à la sortie. Ainsi les sommes versées sur un PER sont déductibles des revenus imposables avec un plafond égal à :

  • 10 % des revenus professionnels de 2022, nets de cotisations sociale et de frais professionnels, avec une déduction maximale de 35 194 €,
  • ou 4 114 € (à retenir si ce montant est plus élevé).

L’épargnant peut reporter ce plafond de déduction durant trois ans, pour l’utiliser lors d’une prochaine déclaration d’impôt sur les revenus. Le montant de versements déductibles non utilisé pendant les deux dernières années s’ajoute au plafond de l’année en cours. Ainsi, lors de la déclaration d’impôt sur les revenus établie au printemps 2023, l’épargnant déduit les versements effectués sur son PER en 2022 dans la limite du plafond calculé sur ses revenus de 2021, additionné du reliquat des plafonds de versements déductibles pour 2021 et 2010 (calculés à partir des revenus de 2020 et 2019).

Mais il peut préférer renoncer à déduire ses versements. Il bénéficie alors d’un avantage fiscal au moment de la sortie du PER (en capital, en rente ou mixte). En choisissant cette option, et en cas de sortie en capital, il est exonéré d’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux. Les plus-values sont imposées au Prélèvement forfaitaire unique de 30 %.

En cas de sortie en rente, elles sont soumises à l’impôt sur les revenus après un abattement de 10 %. Elles suivent donc le régime fiscal des pensions de retraite. Les prélèvements sociaux (17,2%) relèvent d’un barème progressif. Ils s’appliquent à 70 % du montant de la rente pour une sortie avant 50 ans, puis cette part se réduit jusqu’à 30 % seulement après 70 ans. Si les versements ont été déduits, la rente est imposée au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après abattement de 10 %.

A retenir : Les 3 raisons de préparer sa retraite avec l’assurance vie et le PER

  • 1. Ouvrir un contrat d’assurance vie multisupport et un PER permet de combiner les avantages fiscaux associés à ses placements. Ils peuvent être utilisés pour réduire le montant de son impôt sur le revenu durant toute la vie active, et la retraite.
  • 2.Le PER donne un cap à l’épargnant. En bloquant les versements jusqu’à l’échéance du contrat, il facilite l’effort d’épargne à long terme. Il est judicieux de le combiner avec l’assurance vie pour garder une partie de son épargne retraite disponible en cas de besoin.
  • 3.Le PER et l’assurance vie permettent également d’anticiper sa succession. Chacun de ces deux placements dispose d’un cadre fiscal avantageux pour transmettre son patrimoine.

 

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